Technologies, circuits courts, et renouveau local : les réponses concrètes des artisans
Face à ce maelström urbain et économique, la réponse des artisans n’est pas qu’une question de survie mais aussi d’innovation. D’abord, beaucoup s’emploient à repenser leurs circuits d’achat — privilégiant fournisseurs proches, mutualisations, achats groupés. Dans les quartiers sud de Saint-Denis, par exemple, l’association “Synapses” fédère des ébénistes, graphistes, ferronniers, et céramistes pour commander ensemble leurs matières premières, réduisant facture et impact environnemental (Le Parisien, 2023).
La transition numérique gagne aussi les métiers les plus traditionnels :
- Développement de sites web simples sur des plateformes locales fondées par des start-up du Grand Paris, pour fidéliser la clientèle et annoncer leur actualité (initiative “Artisan Numérique”, CMA Paris, 2023)
- Présence accrue sur Google Maps, réseaux sociaux, et plateformes de géolocalisation, essentielle face à la volatilité de la clientèle urbaine
- Utilisation d’applis de gestion (facturation, suivi clients) adaptées à l’artisanat de proximité
Mais le tournant le plus structurant réside dans le succès des circuits courts et l’essor de l’économie circulaire. Ainsi, à la ressourcerie “Le Grand Recycleur” à Bagnolet, les artisans et habitants peuvent échanger outils, matériaux, bouts de bois ou tissus. “On redouble d’inventivité pour faire durer, réparer, trafiquer”, confie Lina, relieuse installée sur place depuis six ans. Autour du Grand Paris Express, le chantier géant des nouvelles lignes de métro, de nombreux ateliers mobiles surgissent temporairement selon la mobilité des besoins ouvriers… mais aussi pour réinvestir différemment la ville, une fois le chantier passé.