La Métropole du Grand Paris : laboratoire ou machine à gaz ?
Lors de sa création en 2016, la Métropole du Grand Paris (MGP) devait incarner la solution miracle : un outil pour surmonter les fractures, doper l’attractivité, mutualiser les ressources. Son Conseil métropolitain réunit 209 élus. Mais la gouvernance reste complexe, voire illisible pour les habitants : superposition des niveaux (municipalités, intercommunalités, départements, région, MGP...), compétences mal partagées, querelles de “chefs”.
- Compétences de la MGP : urbanisme, logement, transition écologique, aménagement économique, lutte contre la pollution atmosphérique.
- Compétences restantes aux communes : gestion des écoles, voirie de proximité, équipements culturels locaux, certains aspects de la sécurité et de la tranquillité publique.
- Budget de la MGP : 3,7 milliards d’euros (2022, source : MGP).
- Poids de Paris : 60 % du PIB de l’Île-de-France est généré dans Paris intra-muros (source : INSEE), mais la croissance démographique et économique se joue désormais majoritairement en périphérie.
De nombreux élus évoquent une “usine à gaz”. Au micro de France Bleu (2023), Stéphane Troussel, président du département de Seine-Saint-Denis, déplore : « la Métropole ne dispose ni d’une lisibilité politique suffisante, ni des moyens nécessaires pour être pleinement opérationnelle ». D’autres dénoncent une structure “ni intégrée, ni fédérale, ni décentralisée”.