Des métamorphoses urbaines : quand la recherche redessine la ville
Les pôles universitaires du Grand Paris ne se résument pas à des bâtiments : ils entraînent la création de nouveaux quartiers, la requalification d’anciennes friches industrielles et le renouvellement urbain.
- Paris-Est Marne-la-Vallée : construction de 2 500 logements étudiants, installation de start-ups et nouvelles rues piétonnes transformant une ancienne « no man’s land » en écoquartier animé (source : EPA Marne) ;
- Université Paris-Saclay : changement radical du plateau, passages piétonniers, logements, restauration, équipements sportifs — des villages étendus mais reliés, où l’on croise autant de jeunes chercheurs que de salariés du CEA ou d’habitués du marché de Gif-sur-Yvette ;
- Condorcet – Porte de la Chapelle : création de bibliothèque, équipements sportifs, pôle d’archives, nouveaux flux de vie dans un secteur longtemps enclavé du nord-est parisien.
Une enquête de Plaine Commune (2022) montre que, pour chaque euro investi dans ses campus, l’agglomération récupère en moyenne 2,8 euros sous forme d’emplois, de services, d’urbanisme et d’attractivité — et crée, à l’échelle microscopique, une nouvelle dynamique de quartier : cafés, librairies, services à la personne poussent là où, vingt ans plus tôt, ne subsistaient que parkings et rues vides.
Étudiants, entrepreneurs, riverains : des flux et des mélanges
La présence d’étudiants et de chercheurs change la ville. À Saclay, la tradition de grand marché de la place de Gif se prolonge avec les premiers créateurs d’entreprises issus du campus. À Saint-Ouen, autour du Campus Condorcet, des librairies indépendantes émergent, et des associations créent des ponts entre habitants historiques, migrants, étudiants internationaux, ou jeunes actifs venus du sud de la France. C’est la ville qui s’invente à tâtons, dans la mixité et la friction.