Grand Paris solidaire, mythe ou réalité en construction ?
Au fil des anses de la Seine, des friches de la Petite Ceinture, des zones rénovées d’Aubervilliers, une évidence s’impose : l’économie sociale et solidaire façonne le Grand Paris, avec ses réussites mais aussi ses chantiers inachevés. Si elle demeure encore loin de peser autant que l’économie conventionnelle, elle sert de laboratoire où s’inventent de nouveaux usages, de nouveaux rapports à la ville, à l’emploi, à l’écologie.
L’avenir du Grand Paris dépendra de la capacité de l’ESS à franchir trois caps majeurs : gagner en visibilité auprès des habitants, attirer les jeunes vers ses filières (seulement 9% de salariés ont moins de 30 ans), mais surtout consolider ses modèles économiques face à un contexte immobilier et financier tendu. Sa force réside dans ses racines locales, sa créativité, et sa faculté à fédérer autour de projets concrets et utiles.
Les expérimentations du Grand Paris infusent et détonnent parfois sur le plan national. Elles prouvent que le développement local n’a rien d’abstrait : il se joue au quotidien, dans les quartiers, autour de tables communes, de chantiers collectifs, de modes de vie plus solidaires. Peut-être, à l’aube des grands bouleversements climatiques et sociaux, est-ce là que la métropole se réinventera – dans ces failles où l’ESS, envers et contre tout, continue d’inventer la ville autrement.